jeudi 4 février 2010

Berlin Alexanderplatz par Alfred Döblin


L'Alexanderplatz, située au centre-est de Berlin dans le quartier de Mitte, tire son nom du Tsar Alexandre 1er qui y a effectué une visite en 1805.

D'abord place de marchés, « Alex » est devenue au début du vingtième siècle un haut lieu du commerce en même temps que le principal noeud de transports de la ville. La date de parution du roman d'Alfred Döblin coïncide d'ailleurs avec les premiers pas de l'entité qui allait devenir la BVG (l'entreprise de transports en commun de la ville de Berlin).

Commerce et transports occupent ainsi une place centrale dans ce Großstadt Roman. Pour pouvoir rendre compte de l'atmosphère d'une grande ville, l'auteur adopte plusieurs angles de narration et intègre plusieurs supports à son oeuvre comme des publicités, des poèmes, des articles de journaux ou même des documents visuels.

En effet, le héros Franz Biberkopf se laisse plusieurs fois submerger par Berlin au point de flirter avec la mort et la folie. Tout juste sorti de la prison de Tegel, Franz voit le sol se dérober sous ses pieds et les murs danser. Il a du mal à retrouver ses repères et regrette parfois la vie toute réglée de l'intérieur de la prison. Il se fait finalement le serment de rester honnête, se lance dans le commerce de journaux et le porte à porte.

Franz a de l'audace et sait raconter des histoires. Il se réapproprie la ville, parvient pendant quelques semaines à respecter son serment avant que de mauvaises fréquentations ne le mettent dans une situation délicate, lui qui a parfois du mal à juger les gens. Une de ses connaissances vole une vielle femme à qui Franz avait vendu des marchandises. Presque paniqué, Franz se terre dans une chambre, ce qui donne à Alfred Döblin le temps de décrire en détail les abattoirs et le milieu de la pègre de Berlin.

Lorsque Franz Biberkopf se met de nouveau à vendre des journaux, il fait la connaissance de Reinhold tour à tour sujet d'étude psychologique puis ami.

Par l'intermédiaire de Reinhold, Franz entre dans l'organisation de Pums qui a pour couverture la vente de fruits et légumes. Sollicité un soir, Franz se rend compte un peu tard qu'il s'agit de faire le guet pour couvrir un cambriolage qui tourne mal. Il se sent trahi et est éjecté de la voiture des cambrioleurs à pleine vitesse par son ami Reinhold.

La bande de Pums le laisse pour mort. Avec l'aide d'Herbert et d'Eva, Franz se remet difficilement de son hospitalisation à Magdeburg où il a été amputé d'un bras.

En dépit de ses premières réticences, Franz fait la connaissance de Mimi à laquelle il s'attache tout en devenant son proxénète. Celle-ci l'aime aussi et entend subvenir à ses besoins. A travers des faux-fuyants, Franz reprend de l'assurance. Par exemple, il fait des exercices pour entraîner le bras qui lui reste, s'achète des décorations et passe ainsi pour un mutilé de guerre. Au lieu de demander réparation à la bande de Pums et à Reinhold, il recommence à travailler avec lui.

Décontenancé, Reinhold craint de diaboliques représailles et décide de prendre les devants. Il veut éliminer définitivement Franz en lui dérobant Mimi qui, voulant protéger Franz, se laisse entraîner par Reinhold et Karl. Après avoir été battue par Franz et lui avoir pardonné, Mimi meurt sous les coups de Reinhold.

Dans une ultime manoeuvre, Reinhold incite Franz à fuir et se fait arrêter pour d'autres motifs. Il se fait conduire en prison sous une fausse identité.

Quand Franz apprend par le journal que Mimi est morte assassinée, il est bouleversé et proteste de sa bonne foi auprès d'Eva et de son amie. Il décide de redescendre sur Berlin pour aller trouver Reinhold et le tuer. Au cours d'une descente de police, il se fait arrêter non sans avoir tiré au préalable sur un agent de la police dans une démarche presque suicidaire.

Il refuse de se nourrir face à tous les traitements des médecins de l'asile qui cherchent à le maintenir en vie. Il parle avec la mort qui tout en l'encourageant à franchir les derniers mètres le menant jusqu'à elle le trouve indigne d'elle.

Parallèlement, la manoeuvre de Reinhold échoue. Il a été démasqué par un compagnon de cellule polonais. Karl est lui aussi allé parler du corps de Mimi à un juge.

Après sa rencontre inaboutie avec la mort, Franz ingurgite le jus de viande sans chercher à le recracher. Il s'est transformé en un nouveau Franz Biberkopf qui a pris sa place. Il témoigne au procès faisant suite à la mort de Mimi. Sa conversation avec la mort à propos de sa vanité et de sa confiance mal placée l'a transformé.

Il se voit offrir un poste de concierge et a ainsi de nouveau l'occasion de respecter son serment d'honnêteté.

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